Sur cette page : La gitane - La vague

La gitane

Avec sa longue et lisse chevelure noire

Qui coule somptueusement le long des hanches.

Avec des yeux sombres qui nous restent en mémoire,

Elle affiche une stature brillante et franche.

 

D’origine lointaine, elle parcourt le monde.

En continuel mouvement comme si sa vie

Ne dépendait que de son âme vagabonde,

Qui sans relâche chemine toujours ravie,

 

D’exister affranchie et sans contrainte aucune.

Se laissant bercer par le son teinté de plainte

D’une musique que l’on joue sous la lune,

Auprès d’un grand feu alimenté d’une étreinte,

 

Qui mène au pouvoir d’une danse sensuelle,

Que la femme joue comme l’invitation. 

Qui évoque la puissance d’un rituel

Que l’homme traduit comme l’intronisation, 

 

D’une nuit sans fin à vouloir charmer la belle.

Fière et digne dans sa robe rouge vêtue 

Et qui vit intensément son droit à l’appel,

De l’amour du saltimbanque qui s’évertue,

 

À conquérir par son cœur noble qui chavire,

Celle qui respire par impulsion charnelle. 

Avec ses pupilles de braise qui attirent

L’attention de ce danseur à l’air solennel

 

Jusqu’au petit matin d’une nuit étoilée.

Epuisé et heureux d’une vie tzigane

Faite d’étincelles et de fougues inégalées

Par la transe du flamenco de sa gitane

                                                                             Etienne

 

 

La Vague

Liée à sa mer comme l’enfant à sa mère,

reliée aux flots comme l’homme à son destin.

Le tout inséparable au milieu des chimères

commandant la surface du gouffre marin.

 

Elle prend naissance au milieu de l’océan

et entame son périple sans confusion.

Dans les embruns voilés, sous le bleu firmament,

qui change selon la volonté des saisons.

 

Beauté océane qui ondule et s’élance

dans l’harmonie de sa quiétude infinie.

Joyeuse et virevoltante d’élégance,

contemplant la vie comme une symphonie.

 

Sa lente course sous l’azur étincelant

fait briller sa surface de milliers d’opales,

qui fusionnent en lui donnant un teint éclatant

et reflètent une beauté intense et totale.

 

Parfois dans le tourbillon d’une bourrasque

augurant l’entrée d’une bouffée tropicale,

son reflet pétillant s’assombrit et se masque

par l’écho que lui renvoie l’onde inamicale.

 

Puis son agacement se transforme en colère

qui déforme son ondulation harmonieuse

en une tourmente dominante et sévère,

jaillissante du tréfonds de sa rage houleuse.

 

La tempête qui s’installe dans un chaos

lui fait prendre l’allure d’une forteresse.

Infranchissable pour le commun des canots

et par la terreur qu’impose cette déesse.

 

Au courroux qui ne demeure que peu de temps,

qui gracie quelquefois ceux qui la respectent.

En ne faisant preuve d’aucun ressentiment

envers les apparences, même suspectes.

 

Calmée, elle reprend son chemin régulier.

Consciente de sa force et sans aucun besoin

de parader par quelconque vanité

dont son entourage aurait pu être témoin.

 

Le voyage se termine aux pieds des falaises.

En formant la danse préférée de l’écume

qui déroule gravement, s’effondre, s’apaise.

Et la vague reprend son chemin vers Neptune.

                                                                                                                               Etienne